• Ca y est, on a passé nos permis. Rien de bien excitant en vérité, on n'a pas eu droit aux Starship Troopers ni aux Power Rangers. C'était juste une examinatrice normale en civil. On est un peu déçus. On va peut-être le repasser rien que pour les troopers !!

    Résultat, on sait conduire, bien que tous les deux : 1) on ne sache pas lire les panneaux de limitation de vitesse (à notre décharge, ils sont petits, souvent cachés, et en plus, ça change tout le temps : ils utilisent toutes les valeurs de 5 en 5 de 15 à 70 mph, et nous on roule en général comme les autres - ce qui nous évite bien de la lecture sur le côté), 2) on ne tient jamais le volant avec les deux mains : l'une a tout le temps une main sur le levier de vitesse, l'autre se gratte la barbe en permanence. Malgré cela, comme on n'a pas provoqué d'accident, qu'on a fait deux créneaux parfaits "à la touchette" parce qu'on a perdu l'habitude d'utiliser le rétro de droite qui est constamment mal réglé, et qu'on n'a tué personne, ni menacé de (en même temps, ils te font passer le test à un endroit où il ne peut pas y avoir de piéton), on a obtenu les permis. C'est à croire que Val, notre agente d'assurance, n'y croyait pas vraiment, car elle nous a envoyé un mail "CONGRATULATIONS!!!!" comme si c'était vraiment inespéré.

     

    De la lecture sur le bord de la route

     

     

    Pour ceux qui conduiront un jour aux USA, il n'y a que cinq choses à savoir :
        1) quand le feu est rouge, tu peux tourner à droite sauf si le contraire est explicitement écrit sur le feu (MAIS il faut céder le passage). Quand le feu est vert, tu peux tourner à gauche, MAIS il faut céder le passage, SAUF si une flèche verte est allumée. Les feux se trouvant de l'autre côté du carrefour, il faut penser à s'arrêter nettement avant.
        2) les stops sont en général "all-way", c'est-à-dire que tout le monde s'arrête, et le premier arrivé est le premier à repartir. Il est donc très intéressant de prendre un stop en arrivant de la route la moins passagère.
        3) on peut doubler par la droite. Partant de là, la file de gauche sur une autoroute n'est pas nécessairement la plus rapide (sur la Mopac, ce sont toujours les files les plus à droite qui avancent dans les bouchons).
        4) la signalisation est faite en tout petit et pas trop à l'avance. Il faut donc savoir où l'on va et à défaut se mettre sur la file la plus au centre. Les échangeurs sont faits pour utiliser un maximum de béton, et, arrivant de l'est sur une autoroute nord-sud, il est possible que l'entrée de l'échangeur vers le sud soit à gauche, voire même que celle vers le nord soit à gauche aussi. Et même une fois sur l'autouroute, certaines sorties sont à gauche.
        5) LE SCHOOL BUS EST SACRÉ. Bien plus encore qu'une vache sacrée dans d'autres contrées. Quand toi voir school bus, toi stopper.

    Autant de choses que l'on avait découvertes par nous-mêmes avant d'avoir effectivement le permis ...

     
    Deux animaux sacrés du Texas

     

    Grâce à cette histoire, nous avons pu nous lever à cinq heures du matin pour faire la queue une heure avant l'ouverture de la DPS, derrière déjà 6 personnes. La règle du jeu : on passe à l'information et on va ranger sa voiture en file indienne. Certains n'ont pas de voiture et doivent s'en faire prêter une à telle heure par un pote. Pas de chance pour eux, ils commenceront à faire la queue à ce moment-là (c'est-à-dire qu'ils vont y passer la journée). D'autres, comme nous, sachant qu'ils ne vont pas passer tout de suite, voudraient faire autre chose en attendant (comme d'emmener enfin Léon à la crèche). Mais, si la voiture n'est pas dans la file avec un conducteur, elle perd sa place. Donc, il nous faut faire la queue dans la voiture avec Léon.

    Deux files, une examinatrice, au moins 20 voitures. Au guichet d'information, on nous explique que comme on utilise la même voiture, le premier doit passer, puis le suivant doit se retaper toute la queue. En vrai, il n'en est rien, et on peut passer tous les deux à la suite (quand même !). En plus, ça sert quand même un peu d'être déjà venus trois fois ici : nous, on sait qu'il y a deux files, donc on grille trois voitures en se plaçant dans la file de droite et on gagne une heure ...

    Ce système est quand même complètement idiot parce qu'il faut se lever aux aurores pour faire la queue jusqu'au guichet où l'on ne prend PAS de rendez-vous, on est inscrits sur un planning mais les heures et les noms des examinateurs ne veulent rien dire. Ensuite, il faut se dépêcher de ranger sa voiture pour refaire la queue, cette fois dans la caisse. Heureusement, pour aller chercher le permis provisoire, juste après, on peut couper la queue (il ne faut pas se retaper la demi-heure de l'information puis les deux heures de la file A, alors qu'on va bien dans les mêmes guichets A ...). Tout ça pour ça ...

    Enfin, maintenant, on aura des State ID, ce qui évitera à la caissière de chez HEB de se demander pendant dix minutes si j'ai bien le droit d'acheter de la bière avec un passeport, et là où c'est écrit "date of birth", c'est votre année de naissance c'est ça ? le tout en massacrant mon passeport en le pliant à l'envers - "s'il vous plaît, il doit encore me faire sept ans, c'est un peu précieux un passeport quand même ..." "oui mais attendez, je dois demander à mon chef parce que si c'était un faux passeport ..." si c'était un faux passeport, le visa serait vachement bien imité, et tous les tampons aussi, et à quoi bon se faire un faux passeport pour acheter une bière quand il suffirait que je demande à un majeur de me l'acheter, je vous le demande.

    Et voilà pour quoi on s'est levés à 5 heures du matin :






    Le royaume du béton, quelques extraits.

















     


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  • Instructive visite, ce matin, au Department of Public Safety.
    (c'était déjà la troisième !)

    Ce n'est pas, comme on pourrait le penser, une question de vie ou de mort (on reviendra plus loin sur le terme safety ...) mais juste question de passer le permis ...

    Après une demi-heure de queue, une dame a vérifié que nos papiers étaient en règle. Ouf, ils le sont. Elle nous a ensuite indiqué d'attendre 46 minutes que notre numéro s'affiche. Après une heure et quart (pour moi; deux heures pour François) nos numéros ont enfin été tirés. François m'a bien fait rigoler : pendant l'attente, la salle était gelée (clim branchée sur 15 à vue de nez, pour 35 dehors) et il n'avait pas très envie de lire un papier sur son ordi. Il a dégotté une vieille page de sports d'un journal local et l'a lue de bout en bout en s'extasiant sur les noms idiots des équipes de base-ball, et encore plus idiots des équipes de hockey canadiennes (les Ottawa Senators vs les Montreal Canadiens). On s'est bien amusés aussi à lire leurs affiches sur la contrebande (Texas Hold'Em !)


    Un monsieur a pris nos passeports pour recopier nos noms, prénoms, adresse, date de naissance, vérifier que nos DS-2019 correspondaient bien à notre I-94 et à la lettre de notre employeur, tout scanner, prendre nos photos et nos empreintes de pouces. Autant de démarches déjà réalisées à l'ambassade à Paris en février, à l'aéroport de Washington en mars, à la sécurité sociale en avril, et à l'aéroport de Dallas en mai - mais on ne sait jamais ! et puis en juin personne n'a pris nos empreintes. Il nous a ensuite demandé de lire une dizaine de numéros écrits très gros et de dire de quelle couleur sont les feux tricolores (attention, c'est yellow au milieu, pas orange). Puis il nous a posé sur un ordinateur pour passer notre code. A nous deux, on a fait une erreur (c'est moi qui l'ai faite : les passagers sur les sièges arrière âgés de plus de 15 ans ne sont pas obligés de s'attacher ...) ce qui est plutôt pas mal; et comme on avait bien perdu trois bonnes heures on a demandé si on ne pouvait pas abuser un peu du temps d'un trooper pour, tant qu'à faire, passer le permis - non. Il faut pour cela revenir un matin "First come first served". Bon, mais à quelle heure faut-il venir ? "First come, first served." OK, mais vous ouvrez à quelle heure ? huit heures c'est ça ? "Ecoutez, je vous dis ça comme ça entre nous, ne venez pas après 6 h 45 ..." Et parmi ceux qui viennent à 6 h 45, certains sont encore en train de passer leur test à midi ! Entre temps il faut attendre dans sa voiture bien rangée en file indienne au soleil ...

    C'est quand même un peu la Russie, les Etats-Unis ... (l'humour et la vodka en moins)



    La raison pour laquelle ça a pris si longtemps pour que François soit appelé, c'est que le garçon qui passait en même temps que moi (donc juste avant François) portait un nom très commun - disons John Michael Smith. 17 ans, genre bonne famille, là avec son papa et sa maman. Au moment où le mec du DPS a rentré son nom dans la machine, pas de chance, il trouvé que ledit John Smith avait été pris en train de conduire en état d'ivresse en 2006, à 14 ans, et était subséquemment privé du droit de passer le permis. Détail 1, la conduite en état d'ivresse s'était produite en Floride, or le gamin ci-à côté était texan pur souche. Détail 2, sa famille n'avait pas l'air le moins du monde au courant de cette affaire, dans laquelle pourtant un procès a nécessairement eu lieu. Avec présence des parents, sans compter sans doute quelques courriers qui ont dû leur être adressés. Détail 3, l'officier de la DPS a trouvé dans son ordinateur un jeune John Michael Smith, même date de naissance, mais en Floride celui-ci, qui comme de par hasard possède un casier judiciaire pour conduite en état d'ivresse et de minorité.

    Résultat, pourrait-on penser, l'affaire est réglée : ce n'est pas le gamin ici présent, mais son homonyme floridien, qui a conduit en état d'ivresse ; on laisse passer le permis au gamin.

    Pas du tout. Le gamin en question doit, pour pouvoir être autorisé à passer son permis, écrire une lettre à son cher homonyme pour que celui-ci lui écrive une lettre disant que oui, c'est bien lui qui a conduit en état d'ivresse un jour en Floride. Sans quoi, notre pauvre John Michael, ainsi que tous ses homonymes des USA qui sont nés le même jour, est privé de permis ...



    Quant à la dénomination du département, on observe quand même un certain glissement sémantique. On peut comprendre que la safety désigne le fait que tous les conducteurs conduisent bien, et en particulier aient le permis (alors pour le driving test, je sais pas, mais pour le written test c'est pas quand même difficile, surtout lorsqu l'anglais est ta langue maternelle et qu'on te demande ce que veulent dire bump, dip, et emergency stop only, et qu'en plus tu as droit à 30 % d'erreur sur un QCM à 3 choix - avec le hasard on a 33 %, en sachant lire on a bien 20 % de plus, il ne reste plus que moins de 20 % des questions dont il faut connaître la réponse ...).

    On pourrait ensuite penser que la public safety rassemblerait aussi les inspecteurs des portiques pour enfants dans les jardins publics, et les inspecteurs de la sécurité sanitaire (ceux qui regardent si les produits de chez Wal-Mart sont périmés). Qu'elle administre les pompiers, voire les médecins, les ambulances, les hôpitaux, et les services de prévision des séismes et des inondations.

    Pas du tout ! outre le permis de conduire, le département s'occupe d'émettre les cartes d'identité et les cartes d'électeurs, mais surtout, de rassembler les données d'empreintes digitales, les photos numériques de tout le monde, les numéros de sécurité sociale, bref de faire un joli métafichier qui contient toutes les données de tout un chacun. De pompiers, point.

    On a beau avoir la même chose en France (ou être sur le point de), ça n'en reste pas moins curieux.

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  • On a failli avoir le permis de conduire, mais c'est encore une fois repoussé. Le sujet n'a pas encore été abordé ici, mais il en vaut la peine : nos permis de conduire sont officiellement reconnus au Texas, puisque les permis texans sont reconnus en France et que le Texas reconnaît les permis des pays qui reconnaissent le sien, si vous voyez ce que je veux dire. Par contre, les officiers de police, eux, ne savent pas forcément reconnaître un permis de conduire français, et encore moins reconnaître un vrai d'un faux, et au pays de la présomption de culpabilité c'est toujours très compliqué de s'en sortir face à un officier de police qui, bien qu'ayant tort, a toujours raison, si vous voyez encore.


    Une autre pression provient de notre assurance qui pour la faire courte, ne sait pas très bien dans quelle case nous ranger car tous les américains doivent, une fois emménagés au Texas ou ailleurs, obtenir un permis de cet état (et perdre leur précédent permis). N'étant pas américains, on devrait passer entre les gouttes mais c'est trop compliqué à vérifier et notre agente d'assurance nous a fait comprendre que for the sake of simplicity, vous passez vos permis et vous me les scannez ok ? (ce serait présumablement la raison pour laquelle nos factures d'assurance augmentent exponentiellement et qu'à ce rythme celle de juillet nous aurait coûté le prix de la voiture elle-même - je précise qu'on n'est assurés ni pour les vols ni pour les bris de verre, et bien sûr au tiers. On ne croit pas du tout à cette explication mais comme l'agente d'assurance est sympa, qu'on est liés à elle pour six mois, et que personne d'autre dans leur compagnie ne peut accéder à notre dossier, on va admettre que d'accord il nous faut un permis).

    On a bien lu notre code (ce qui est très très pénible car il faut apprendre quelles sont les amendes en cas de conduite en état d'ivresse, première, deuxième, troisième offense, et si l'on est mineur, et si l'on transporte des mineurs, etc - et il y a des questions là-dessus ...), on a bien rempli tous les formulaires (bien, c'est une autre question. Enfin on les a remplis), on a rassemblé tous les papiers (qui sont nombreux pour les américains, et multipliés par trois pour les étrangers), on a trouvé l'adresse du DPS, et on y est allés.

    Dommage, il nous manquait encore un papier dont nulle trace de l'impérative nécessité n'existe nulle part : une lettre de notre employeur ("mais on n'est pas employés par UT, allez, on est embauchés en France !" "m'en fous, vous travaillez à UT ? il vous faut un papier de UT et que ça saute" "ok, on a ce papier-là, celui qu'ils nous ont envoyé pour le visa smile" "hé bien c'est le même, mais pas adressé à vous, adressé à "whom it may concern"") - une lettre donc, qui indique que l'on est employés ici pour ceci cela et qu'on fait bien notre boulot. Heureusement on n'a fait la queue que pendant dix minutes pour obtenir cette réponse ... pendant ce temps-là, Val de chez Farmers (c'est notre assureure) s'impatiente. A ce rythme elle va partir en vacances avant qu'on n'aie nos permis ... surtout que, si le "driving test" est facile, les questions le sont bien moins (on a quand même droit à 30% d'erreur alors ça devrait le faire).

    Amusant, il faut sans doute qu'on aille passer le test ensemble, car il faut être accompagné de quelqu'un ayant un permis valide - et comme on ne peut pas s'accompagner soi-même ... Avec un peu de chance on vous racontera la semaine prochaine ou dans trois mois ce que ça fait de balader un Walker Texas Power Rangers Trooper dans sa voiture ...
     
     
    Léon révise le code

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  • Rien de bien nouveau cette semaine .... une petite maladie de Léon, qui a décidé de faire pousser ses prémolaires et d'attrapper une bronchite en même temps ; sinon le boulot à la fac.
    Les jours où il n'était pas malade, on l'a emmené à la piscine chez Mathew. Il bat des pattes et boit la tasse, mais ne sait toujours pas nager !


    Les managers de notre résidence sont toujours aussi aimables. On reçoit périodiquement des notifications glissées dans la porte, toujours pour se faire engueuler. Par exemple, on a reçu une notice nous expliquant que dorénavant, tout chien dépourvu de laisse serait ramassé par la fourrière. Et que des résidents avaient manifestement des animaux non déclarés (pour chaque animal de compagnie, on doit payer une taxe de 300 dollars non remboursables ; on comprend que tout le monde ne déclare pas son poisson rouge. Nous, on n'a pas déclaré notre scorpion, par exemple). Une autre notice tout aussi aimable nous rappela qu'il était interdit de boire (y compris la tasse) à la piscine. Une spéciale pour nous, pour rappeler aux résidents qu'il est interdit de prendre un abonnement téléphonique chez AT&T (pourtant, ça marche très bien. Et à en juger par le nombre de réseaux AT&T qu'on capte chez nous, on est loin d'être les seuls !).

    Une autre encore nous rappelle (ah bon ?) qu'il est interdit de fermer les 'privacy locks' pendant la journée. Ce sont les serrures qu'on ne peut pas ouvrir du dehors. Nous, on la laisse fermée quand on n'est pas là (comme on ne peut pas la fermer de dehors, on sort par l'autre porte, qui n'en a pas. Donc, on peut rentrer dans notre appartement, et les managers aussi, sauf qu'ils sont trop bêtes pour essayer l'autre porte ...). Le prétexte étant que les mecs de la maintenance ne peuvent pas rentrer pour regarder l'état de nos placards de la cuisine, parce que va savoir pourquoi, un placard est tombé sur un gars, et ils vérifient que dans les autres appartements la même chose ne va pas se produire. Comme les murs sont en carton et les placards fixés par trois clous, ce ne serait effectivement pas étonnant que ça nous tombe dessus. Il semberait donc que des gens rentrent souvent chez nous quand on n'est pas là. Mais ils ne préviennent pas, et contrairement à ce à quoi la loi les oblige, ils ne nous postviennent pas non plus ...

    Finalement, une super notice nous est arrivée récemment : il semblerait que les commerces d'à côté se soient plaints que des résidents utilisent leur poubelle à verre et à carton. Rien d'étonnant à ça, elles sont sur la rue et à dix mètres de chez nous. Nous, on croyait que c'étaient des poubelles publiques, mais en fait seule leur odeur est publique, le contenu est privé ! donc, interdit de déposer des verres là-bas. Mais, leur ai-je demandé, alors, où déposer le verre ? ah ben ma petite dame, vous comprenez on n'a pas de poubelle à verre sur la résidence ... c'est bien ce que je dis ! et l'on en est fiers ! car vous imaginez les risques associés à une poubelle à verre ? euh non, pas bien. Un container fermé avec juste des trous pour mettre un verre, sachant qu'ici il n'y a ni cyclones ni tormades, je vois mal. Mais enfin, les gens ivres qui viseraient mal ! les enfants qui iraient fouiller dans la poubelle avec leurs petites mains délicates ! et le bruit enfin, si en pleine nuit quelqu'un se piquait de vider son verre ? non vraiment, ici at the ridge, nous sommes fiers de n'avoir pas de poubelle !
    bon alors on va continuer à utiliser celle des commerces voisins, mais la nuit. Voire, on peut leur proposer un micro loyer comme droit d'usage de leur poubelle ; avec 2 dollars par mois ça devrait suffire ... c'est complètement idiot cette privatisation - et à côté de ça on paye toujours pour les bains de nos voisins !


    Pour continuer avec les idioties contenues dans notre bail, voilà à quoi sont soumis les Américains qui louent un appartement :

    - dans certaines villes, comme Emms, les baux ne commencent qu'une fois par an, le 1er juillet. Si tu arrives dans la ville en août, tu peux dormir à l'hôtel 11 mois ...

    - les baux en général durent environ un an (9 à 15 mois). On a quand même le droit de les renouveler, mais seulement pour la même durée. Par exemple on ne peut pas louer pour 16 mois.

    - si l'on veut partir avant, qu'on perd son emploi, qu'on en trouve un autre en Californie, qu'on se sépare, bref qu'on veut changer d'air, ou bien qu'on se fait expulser, qu'on va en prison, etc, pas de problème. Il suffit de payer le loyer jusqu'à la fin du bail, plus une amende de 794.75 USD dans notre cas, sauf si l'appartement est reloué. Mais il est évidemment plus facile pour les managers de percevoir le loyer avec l'appartement inoccupé que de le relouer, d'où leur non-volonté de relouer dans ce cas ... Cette amende "is not a cancellation fee. It is a liquidated amount covering only part of our damages (sic); that is, our time, effort, and expense in finding and processing a replacement" that is "inconvenience, paperwork, advertising, showing apartment, marketing costs" ben voyons ! et en aucun cas "does it release you from paying your future rent, cleaning, repainting, repairing, and other sums due".

    - à peu près toutes les réparations sont à notre charge, notamment celles dues à des dégâts des eaux sur une canalisation ne desservant que notre appartement.

    - en cas de non-paiement du loyer, et ce dès le 3 du mois, sans préavis, "our representatives may peacefully (ouais, peace and love les mecs !) enter your apartment and remove all property subject to lien". C'est-à-dire, se payer en nature (et chaque jour on rajoute 10 $ au total). Pas besoin d'huissier, de notaire, de jugement, de paperwork, hop là, on entre et on se sert. D'autant plus facile qu'on a les clés. D'ailleurs si pour une raison ou une autre (exemple, privacy lock fermé) ils doivent casser la porte pour entrer, pas de problème, le remplacement de la porte est à notre charge !

    - on peut se faire éjecter pour "default". Ca veut pas dire qu'on est pas parfaits (car on l'est), mais que soit on ne paye pas le loyer (donc, on se fait éjecter, mais on rajoute à notre ardoise les futurs loyers, et les pénalités de retard), soit l'un de nous se fait arrêter pour félonie ou misdemeanour, y compris détention de marijuana, ou bien si en passant comme ça pendant notre absence, les managers trouvent une quelconque drogue, ou bien encore, si l'on diffame notre résidence (notons bien que là, nos propos ne sont pas diffamants, on recopie juste des morceaux choisis du bail, hein). Et puis il faut la diffamer officiellement de toute manière.


    Les plus truculents pour la fin :

    - En cas d'habitant unique: "Death of sole resident. If you are the sole resident, upon you death you can terminate the lease contract without penalty with at least 30 days written notice." (sic)

    - Alcool: "There will be absolutely no alcohol consumption permitted on the property outside of your apartment". Donc, pas de bière en terrasse ...

    - Suspicious activity: "working as a partner with the police, every resident has a responsibility to report any suspicious behavior to the police. We like our residents on watch!" (sic)

    - Couvre-feu (hé oui): "For your convenience and safety, everyone must be indoors by 10.00 pm. Anyone found outside without proper cause will be suspect of any crime activity that occurs during that time". Petite précision climatique : hier soir à 23 heures, il faisait encore 35°C. Et à 18 h, 109F (43°C). C'est vrai que c'est pas un temps à mettre le nez dehors ! enfin, s'ils arrêtaient de tout climatiser, ils sortiraient sans doute profiter de la fraîcheur du soir ...


    Comme on le voit, c'est à la fois le règne de l'argent, des avocats, de la sécurité, mais aussi, de la community. Heureusement qu'on a signé sans lire. Sinon, on n'aurait jamais loué aucun appartement !

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  • Le système d'administration ici est loin d'être léger, et loin d'être malin, aussi.

    Nos permis internationaux ne sont pas vraiment reconnus. Au service international de UT, on nous a expliqué que si des flics nous demandaient nos papiers, on risquait de passer une nuit au poste, le temps qu'ils comprennent que c'est des vrais permis (il faut dire, à leur décharge, que les permis internationaux français n'ont vraiment pas de mine).

    Il nous faut donc des permis texans. Pour en obtenir, c'est comme pour tout, il faut payer, mais pas seulement : il faut passer une épreuve de code, mais aussi une épreuve pratique. Cette épreuve se fait à bord du véhicule du candidat (ie, nous) : on doit donc se déplacer en voiture sans permis jusqu'au site d'épreuve, où l'on peut obtenir le permis.
    Mais, pour obtenir le permis, il nous faut aussi un numéro de sécu.

    Le numéro de sécu est très très important, en effet sans lui, on ne peut pas payer de loyer (c'est interdit de payer en cash). Mais pour obtenir un bail, il faut que les propriétaires vérifient notre situation financière, à l'aide de notre numéro de sécu.

    Enfin pour payer un loyer, il faut une banque, or pour en avoir une, il faut un numéro de sécu et une adresse ...
    Raison pour laquelle on s'est adressés à une toute petite banque, qui ne demandait pas de numéro de sécu, mais qui n'a même pas de numéro BIC (c'est les numéros internationaux d'identification des banques), un petit problème qui complique énormément les virements à destination de notre compte (hé oui) ...


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